Les difficultés de trésorerie peuvent mettre en péril une entreprise. Quelles sont les solutions existantes pour redresser son activité en cas de besoin ?
Le suivi de la trésorerie de l’entreprise est un travail important, une mauvaise appréciation pouvant conduire au dépôt de bilan. Lorsque la société est fragile financièrement, l’entrepreneur doit réfléchir aux solutions à mettre en œuvre pour améliorer sa trésorerie.
Identifier les causes des problèmes de trésorerie
Pour pouvoir répondre rapidement à des difficultés de trésorerie, il faut d’abord en identifier les causes :
Un chiffre d’affaires insuffisant
Lorsque l’entreprise ne génère pas suffisamment de chiffre d’affaires, cela se répercute inévitablement sur sa trésorerie. Cette baisse d’activité peut être liée à plusieurs facteurs : l’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché, un positionnement inadéquat par rapport à la concurrence, un démarchage commercial inadapté…
Des charges trop élevées
Des charges trop élevées peuvent impacter lourdement les finances d’une entreprise. Loyer en hausse, contrats fournisseurs peu avantageux… Il est nécessaire d’identifier les postes qui pèsent le plus lourdement sur le budget de la société.
Une mauvaise gestion des stocks
La bonne gestion des stocks est déterminante dans le développement d’une entreprise. Un nombre important d’articles en stocks correspond à une grande quantité d’argent mobilisée et donc une trésorerie disponible diminuée. De plus, les frais de stockage constituent une pression supplémentaire sur les charges.
Un fonds de roulement insuffisant
Le fonds de roulement désigne le montant dont dispose l’entreprise pour payer ses charges avant de recevoir ses encaissements. Lorsque les charges sont trop élevées ou les encaissements insuffisants, la structure connaît un besoin en fonds de roulement (BFR) pouvant être à l’origine de problèmes de trésorerie.
Des imprévus
Il est difficile pour un entrepreneur de prévoir à l’avance les incidents susceptibles de survenir. Catastrophe naturelle, rupture de stock fournisseurs, vol, impayés clients, nouveau concurrent… Autant d’évènements qui peuvent mettre une entreprise en difficulté.
Comment prévenir les difficultés de trésorerie ?
En cas de difficultés de trésorerie, il est conseillé d’agir rapidement en trouvant des solutions permettant d’assurer la continuité de l’activité :
1 – Le crédit de trésorerie
Le crédit de trésorerie permet de financer à court terme les besoins du cycle d’exploitation d’une entreprise, c’est-à-dire de payer les fournisseurs et autres dépenses alors même que les factures clients n’ont pas encore été réglées.
Plusieurs possibilités s’offrent aux entreprises :
La facilité de caisse
La facilité de caisse est destinée à faire face à un décalage ponctuel de trésorerie, par exemple, lorsqu’une facture clients est réglée en retard ou lorsque l’entrepreneur doit faire une dépense imprévue.
Le découvert autorisé
Cette solution est adaptée à un besoin de trésorerie récurrent ou à un évènement exceptionnel. Il peut être judicieux d’y recourir lorsque les délais de paiement accordés à des clients entraînent des décalages de trésorerie qui s’étalent sur plusieurs semaines ou en cas de fermeture temporaire de l’entreprise pour cause de travaux. Le découvert autorisé permet d’être débiteur sur une plus longue période que la facilité de caisse.
Le crédit de campagne
Le crédit de campagne s’adresse aux entreprises ayant une activité saisonnière. Il donne la possibilité de financer des montants importants en attendant les premières ventes.
Ainsi, comme pour tout crédit, l’obtention d’un crédit de trésorerie est soumise à une analyse de solvabilité. La banque ou l’organisme de crédit se chargera d’étudier le dossier avec l’aide des documents qui lui auront été soumis (bilan comptable, compte de résultat, prévisionnel d’activité, tableau de trésorerie…).
2 – L’affacturage
L’affacturage ou « factoring » permet aux entreprises d’obtenir rapidement les sommes liées à leurs factures clients sans attendre les échéances de règlement. Cette technique consiste pour l’établissement financeur à prendre en charge la gestion administrative de la facturation (suivi des paiements, relance clients, recouvrement, prise en charge des impayés) en contrepartie d’une rémunération correspondant notamment à une part du montant des créances confiées.
Cette solution s’adresse aux artisans, TPE / PME, ETI et grands comptes qui souhaitent éviter les décalages de trésorerie tout en pouvant se consacrer pleinement à l’exercice de leur activité.
3 – La cession de créances
La cession de créances est une opération par laquelle un créancier transfère à un tiers son titre de créance en lui cédant tout ou partie de ses droits contre le montant de la créance. Pour remédier à des problèmes de trésorerie, une entreprise peut donc faire racheter ses créances par la banque qui prélèvera une commission sur la somme restituée.
4 – L’escompte
Lorsque les clients règlent par effet de commerce, ils bénéficient généralement d’un délai de paiement. L’entreprise peut conserver cet avantage commercial en recevant l’argent rapidement grâce à l’escompte. Cette forme de crédit professionnel permet à la société de céder l’effet d’un client à la banque afin qu’elle avance son montant, déduction faite des frais perçus. L’établissement bancaire en devient alors propriétaire et se charge du recouvrement à l’échéance. Attention cependant, pour se prémunir en cas d’éventuels impayés, la banque peut réclamer des garanties.
5 – Les procédures préventives
Si la situation financière de votre entreprise est très dégradée, des outils tels que les procédures préventives peuvent vous permettre d’éviter la faillite. Le mandat ad hoc et la conciliation sont accessibles aux entreprises qui ne sont pas en cessation des paiements et qui souhaitent redresser leur activité en trouvant un accord amiable.
Le mandat ad hoc fait intervenir un tiers dépourvu de tout pouvoir coercitif et qui a pour rôle de faciliter la recherche d’un accord. Il est désigné par le tribunal de Commerce sans limitation de durée.
La conciliation vous donne la possibilité de négocier avec les créanciers par l’intermédiaire d’un conciliateur. Désigné par le tribunal de Commerce, ce dernier doit trouver des solutions pour satisfaire les deux parties. Contrairement au mandat ad hoc, la période de conciliation est limitée à 5 mois maximum.
Vous connaissez désormais les 5 principales solutions pour éviter ou contourner des difficultés de trésorerie plus ou moins importantes. N’hésitez pas à agir le plus tôt possible.
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